Le syndrome du canal carpien est la compression du nerf médian innervant le pouce, l’index, le majeur et une partie de l’annulaire, provoquant des pertes de sensibilités, des fourmillements et des pertes de force au niveau du poignet et de la main.
Le syndrome de Morton consiste en la compression d’un nerf sensitif entre le 3ème et 4ème métatarsiens du pied le plus souvent et provoquant des douleurs dans la partie antérieure du pied et des pertes de sensibilité des orteils.
Évaluer les symptômes
Le syndrome du canal carpien est la compression du nerf médian au niveau du poignet. Le nerf médian est le nerf permettant la pronation et la flexion palmaire du poignet. C’est un nerf sensitif et moteur. Il est issu des racines nerveuses des vertèbres cervicales et thoracique C6 C7 C8 et T1. Il descend dans creux axillaire, passe au niveau de l’avant-bras et innerve le pouce, l’index, le majeur et une partie de l’annulaire. Il peut se retrouver compressé au niveau du ligament annulaire de la main (face antérieure du poignet) au niveau des gaines qui entourent les nerfs et tendons qui coulissent vers la main, provoquant une diminution des influx nerveux moteurs et sensitifs. L’auriculaire et l’autre moitié de l’annulaire sont innervés par le nerf ulnaire qui, lui, ne glisse pas sous le ligament annulaire et ne risque pas d’être comprimé. En savoir plus
Les symptômes ressentis sont des picotements, des fourmillements (paresthésies), des pertes de sensibilités (hypoesthésies) au niveau du pouce, de l’index, du majeur et d’une partie de l’annulaire, ainsi qu’au niveau de la partie latérale du poignet. Une perte de force peut également se faire ressentir. Les symptômes peuvent être particulièrement éprouvés la nuit. A un stade très avancé, vous pouvez lâcher les objets et on peut observer une paralysie de la main.
Il existe des tests cliniques permettant d’évaluer l’atteinte du nerf médian. Le diagnostic peut être posé grâce à un électromyogramme. Une IRM est parfois utile.
Traiter le syndrome du canal carpien
Les traitements du syndrome du canal carpien dépendent du stade d’avancement de la pathologie. Dans un premier temps, une attelle (orthèse) peut être mise en place pour éviter les mouvements douloureux et des antalgiques peuvent être prescrits. Les infiltrations de corticoïdes et d’anti-inflammatoires sont ensuite proposées. Elles ont une durée limitée et peuvent être réalisées au maximum trois fois, car il existe des effets secondaires. Par la suite, en cas de trop fortes douleurs et de nécessité d’utilisation de la main pour travailler par exemple, la chirurgie est envisagée. Elle consiste à ouvrir le ligament annulaire pour diminuer la pression exercée sur le nerf médian. L’opération se fait généralement sous anesthésie locale, et en ambulatoire. Il ne faut pas trop tarder à se faire opérer, la lésion du nerf médian pouvant être irréversible. Suite à la chirurgie, la man est immobilisée et les douleurs et paresthésies (fourmillements) disparaissent. La récupération de la sensibilité, des mouvements et de la force se fait progressivement les semaines qui suivent. En savoir plus
L’ostéopathie est très indiquée dans le traitement du syndrome du canal carpien dans les premiers stades. Des pertes de mobilités au niveau des doigts, des poignets, du coude, et même plus haut dans le corps, peuvent provoquer des tensions et une compression du nerf médian. Pour les métiers ou activités à risque, une visite régulière chez l’ostéopathe permet d’éviter les tensions et pressions prolongées au niveau du poignet, et permet de conserver l’équilibre physiologique du corps.
Les facteurs de risque du syndrome du canal carpien sont certaines pathologies comme le diabète et ses complications neurologiques, l’arthrite et la goutte. Les activités professionnelles ou de loisirs peuvent favoriser cette pathologie quand il s’agit de gestes répétitifs, contraignants, prolongés, et nécessitant beaucoup de force, comme le métier de caissier ou en chaine de production, les peintres, les couturiers, les golfeurs. Il est fréquent que l’utilisation prolongée de l’informatique (avec le clavier et la souris) puisse provoquer un syndrome du canal carpien. Les femmes enceintes sont aussi plus exposées à ce risque, étant en période de ménopause. Les antécédents de blessures au poignet (fracture, entorse) favorisent cette dysfonction.
Le syndrome du canal carpien apparaît généralement après la cinquantaine, et particulièrement chez la femme. Il est très fréquent que cette pathologie nécessite un arrêt de travail car elle rend très invalidante. Il est parfois question de reconversion professionnelle à cause de cette atteinte. Le syndrome du canal carpien fait partie des TMS (Troubles Musculo-Squelettiques). Ce sont des pathologies affectant les muscles, tendons et ligaments, la colonne vertébrale et les membres, qui ont une composante professionnelle.
Pour réduire les risques du syndrome du canal carpien, il faut éviter les appuis sur le poignet prolongé et sur des surfaces dures, faire attention à sa position et notamment devant les écrans, faire des pauses et changer souvent de positions, porter avec la main et non avec les doigts pour solliciter moins le poignet, éviter le port de charges lourdes, éviter l’utilisation d’objet vibrant, esquiver ou se protéger du froid, prendre en charge les pathologies provoquant le syndrome du canal carpien (goutte, diabète, kystes).
Symptômes et traitements du névrome de Morton
Tout comme le syndrome du canal carpien, le syndrome de Morton consiste en la compression très douloureuse d’un nerf sensitif passant généralement entre le 3ème et 4ème (ou 2nd et 3ème) métatarsiens au niveau du pied. Ce nerf peut s’épaissir et devenir un névrome. Le patient ressentira ces douleurs en partie antérieure du pied, principalement en position debout et accentuée à la marche, et aura la sensation que la chaussure est trop serrée. La sensibilité des 3ème et 4ème orteils sera altérée et des fourmillements pourront être ressentis. En savoir plus
Cette pathologie apparaît le plus souvent chez les femmes, après 50 ans. L’épaississement des tissus peut se faire suite à des traumatismes ou des irritations du nerf.
Il existe des tests cliniques permettant d’émettre le diagnostic de syndrome de Morton. Une IRM et une échographie peuvent être prescrites.
Dans un premier temps, le traitement consiste en la prise d’antalgiques et d’anti-inflammatoires, puis au port de semelles orthopédiques permettant d’éviter la compression entre les métatarsiens. Les infiltrations peuvent aussi être envisagées si les douleurs persistent. Enfin, en dernier recours, la chirurgie est proposée.
L’ostéopathie est aussi une thérapeutique efficace pour traiter le syndrome de Morton. Par des manipulations, l’ostéopathe ôte les compressions tissulaires existantes au niveau du pied et facilite le passage du nerf.